Prologue et âge du savoir!

Nombreux sont les fous ou les créationnistes qui osent prétendre que les Dieux ont donné forme au monde, qu'ils ont insufflé la vie aux peuples qui le parcourent.
La réalité est toute autre, même si les plus sages érudits d'Eseltreia n'ont pas su saisir l’intégralité des secrets qui créèrent Ethar et l'immense galaxie dans laquelle flotte cette minuscule sphère.

Les Ages Obscurs qui précédèrent « l'Age du Savoir » sont emplis de mythes ignobles , de guerres et d’épidémies. Les rares témoignages en demeurant furent faussés par la fierté des peuples qui construisirent les premiers royaumes , effaçant leurs plus sombres secrets pendant les siècles qui les virent émerger... près de deux millénaires de barbarie enfouis dans l'ombre de bibliothèques oubliées et noyés dans la cendre. Des fondations et des chutes d'empires et de royaumes se succédèrent au gré des caprices de dirigeants tyranniques. Puis, vint la fondation du royaume Védian sur Godjan, le continent de l'est, suivi de près par la stabilisation des gouvernements Primae.

Les premiers savants d'Eseltraia à saisir l'essence de la naissance des étoiles et du monde furent les Primae près de 2000 ans avant la Chute d'Ygmir, lors de la réunion décennale des Sages, qui réunissait les plus grands lettrés d'Eseltraia et de Godjan, le continent de l'est. Dsiltion. Le plus savant mathématicien Primae s'entretint durant de longues heures avec Rho'omel , un Védian Pâle de grande sagesse qui avait à de nombreuses reprises parcouru les Océans d'Ethar. De cet entretien découla plusieurs théories et une décennie entière de recherche bouleversa les croyances animistes et déistes des deux peuples. Ethar était une sphère, suspendue dans un espace infini, gravitant autour d'un Soleil, comme nombre d'autres planètes. Loin d'être la création de quelque entité que ce soit, Ethar était issu d'un phénomène physique, sans doute un immense choc dû à la fin d'un cycle stellaire ou à une explosion. Aucun Dieu n'avait pu engager un tel processus, mais les forces à l'origine du phénomène étaient trop complexes pour être analysées en détail.
Lors de la réunion décennale suivante, il fût décidé par le conseil des Sages que toutes les recherches et tous les enseignements à venir devraient être consacrés principalement à l'évolution d'Ethar et à la compréhension de l'ordre stellaire.
Le désir intense de compréhension qui s’empara des deux continents mit temporairement fin aux conflits qui opposaient les peuples civilisés, et les théoriciens des deux continents avancèrent de conserve vers de nouvelles découvertes.
  De feu, Ethar devint terre ardente, les vapeurs retombantes la recouvrirent d’eau, qui devint à son tour glace, dans un cycle improbable de « saisons » millénaires. La vie émergea puis disparu un nombre inconnu de cycle d'extinctions et renaissances successives. Puis vint l'ère actuelle, les traces archéologiques et les contes oraux des Primae prouvaient l'apparition par « évolution » des peuples primitifs des orques et des hommes. Il restait même quelques vagues souvenirs des nains isolationnistes du Nord,
mais leurs portes restaient closes à tous depuis des siècles. Les Védians finirent au fil des années par comprendre qu'ils étaient eux même les fils d'une espèce de tigres …

  Les Dragons les plus anciens, descendants de reptiles titanesques ayant survécu à la précédente extinction observèrent et, le temps venu, se décidèrent à céder leurs secrets aux peuples éclairés; d'aucun prétendent que leur parole était si lente que les Primae les plus curieux finissaient par mourir de vieillesse en écoutant leurs récits...
Toutefois, cette recherche du savoir finit par provoquer une intolérable tension entre les Védians et les Primae.  Après trois siècles de recherche, Dsiltion perdit la vie, rattrapé par son âge vénérable, il révéla sa « supposition » concernant l'origine de son peuple à Do'onephres, le dernier né de la cinquième descendance de Rho'omel, avant de rendre son dernier souffle. Celui-ci fit la promesse de ne jamais révéler ce secret... quel qu'en soit le prix.

Un étudiant de Dsiltion qui avait entendu une partie de la conversation rapporta à Dechios VII, l'empereur Primae le peu qu'il avait appris, et , de ses propos déformés débuta la guerre de la « Supposition ».
Les Primae à l'accoutumée réfléchis et imperturbables entrèrent dans une rage noire en apprenant que leur fierté avait été bafouée par la « trahison » de Dsiltion. Les plus grands champions Primae se réunirent et lancèrent une chasse à travers les mers et les continents afin de retrouver  Do'onephres et d'obtenir le savoir du défunt chercheur... Les Védians installés au sein de l'empire Primae furent massacrés impitoyablement et une guerre navale à grande échelle s'engagea contre Godjan . Les abordages allaient bon train. Au son du sifflement des traits de balistes, trente années de conflit stérile virent l'empire se ruiner dans un effort de guerre bien trop conséquent. Le Royaume Védian avait rallié à sa cause les Chimkri , le premier royaume humain évolué, les envoyant au massacre pour épargner ses propres troupes et disperser la flotte ennemie .
Les dégâts furent tels que les deux peuples finirent naturellement par ralentir leurs assauts, décidant d'opter pour une alternative plus diplomatique. L'Empereur Dechios VII et Fonar'pherelis Shat-Arasti , le jeune roi Védian optèrent donc pour une rencontre en territoire neutre, au sein des Monts Irisés , à l'est des terres fertiles d'Esialdès , sous la surveillance des Avyrs, un jeune clan « angélique » discret et sage,dont nul n'avait soupçonné l'émergence. Ils avaient opté pour la neutralité afin de protéger leur  nation naissante. Les meilleurs guerriers Avyrs seraient en mesure de retenir la colère de chacune des parties, par les armes si nécessaire.
  Les pourparlers furent rapides,  Fonar'pherelis Shat-Arasti  ignorait tout de l'origine de ce virement soudain de situation, tout comme son père avant lui, la Furie des Primae s'étant avérée si mortelle qu'aucun messager n'avait pu porter aux dirigeants des Seigneurs Tigres les doléances de l'Empereur. Do'onephres était passager de la première frégate de réfugiés abattue par les armées Primae , emporté dans les limbes avec le secret de Dsiltion... Dechios VII abattu par son échec demanda aux Védians de lui accorder leur pardon et abdiqua sur le champ, se suicidant pour laver l'honneur de sa lignée. Afin d'éviter tensions et rancunes, les deux peuples décidèrent de cesser tout contact pendant les années à venir. Les plus puissants sorciers des deux partis s'unissant une dernière fois afin de déchaîner les forces naturelles dans une tempête qui rendrait impossible la traversée de l'océan d'Ire qui sépare les deux continents, les Avyrs, quand à eux se virent nommés gardiens des terres jusqu'à la réconciliation … Nul Primae ou Vildian ne serait autorisé à traverser le territoire de ces infatigables patrouilleurs ailés.

Cinq ans seulement passèrent après la guerre, l'aube d'une nouvelle grande Extinction se fit sentir, sans doute accélérée par le rituel des deux peuples... Le ciel se déchira, traversé par des éclairs magnétiques titanesques, la terre se fendit, les Monts Irisés qui constituaient le Royaume Avyr s’éveillèrent, forçant le peuple angélique à l'exil dans les terres d'Esialdès , qui se désertifiaient à une vitesse phénoménale. Une épaisse couche de glace envahit les Royaumes Nains au nord alors que des vents dévastateurs provoquèrent la mort de nombreux Dragons. Les troupeaux mourraient sous l'effet des variations climatiques et les peuples peu développés comme les gobelins, les orques et les hommes s'entre-dévorent dans un amer besoin de survie. A l'ouest, montées des eaux et tsunamis immergèrent une quantité considérable d’îlots et de villes portuaires, dans un chaos incessant. Sur Godjan, le relief des régions et le climat changèrent sans signe préliminaire, détruisant cités,monuments et forteresses sans distinction. Les peuples, même les plus optimistes virent la fin de toute vie... 
 C'est en ces jours funestes que s'ouvrit le Portail des Dieux, dans le ciel d'Eseltraia un vortex aux couleurs chatoyantes s'ouvrit, crachant des sphères cyclopéennes d'un métal inconnu sur le continent... ils arrivèrent ainsi, grandioses, puissants, imperturbables et pleins d'une admirable sagesse, aux yeux des peuples désespérés, comme des sauveurs bienveillants. Le Patriarche Syphas, le Grand Horloger et ses Enfants émergèrent des sphères... les Dieux n'avaient pas créé le monde, mais, ils le sauveraient  et s'assureraient ainsi la servitude et la foi des peuples d'Ethar, car ils étaient leur seul salut !


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